Même après 40 ans, The Breakfast Club résonne toujours autant pour plus d’une génération. Sorti en 1985, le long métrage de John Hughes est rapidement devenu un classique de la culture populaire en saisissant les tourments de l’adolescence. Avec ses répliques cultes et ses thématiques fortement ancrées dans la réalité des jeunes, le film s’apprête maintenant à traverser l’écran pour se diriger sur la scène de La Nef de Québec dans une adaptation théâtrale signée par Nicolas Duquette. Le metteur en scène et fondateur de la compagnie de théâtre Skene Machine nous en dit plus sur cette production qu’on pourra voir au printemps prochain.
Du grand écran à la scène
Qui n’a pas en tête l’iconique scène d’ouverture de The Breakfast Club lorsque se font entendre les premières notes du classique Don’t You (Forget About Me) du groupe Simple Mind? Associée à tout jamais au film, la chanson nous remémore inévitablement là où tout commence. Cinq ados appartenant à des mondes bien différents sont confinés ensemble en retenue un samedi à leur école, alors qu’aucun·e d’entre eux et elles n’a vraiment envie d’y être. Pour sa version québécoise, direction mars 2026, alors que cinq élèves aux mêmes archétypes — le délinquant, le sportif, la princesse, le nerd et la bizarre — se retrouvent en retenue à l’école St-Exupéry de Québec et, bien entendu, rien ne se déroulera comme prévu. « Ça faisait au moins 20 ans que j’avais en tête de faire cette adaptation », raconte Nicolas Duquette, d’abord enseignant avant de fonder la compagnie Skene Machine en 2013 à Sherbrooke, qui compte une quinzaine de productions à son actif.
« The Breakfast Club, c’est un film à la fois drôle et touchant qui m’a profondément marqué à mes 15 ans. Pendant mes années d’enseignement, je voyais toujours un peu dans mes classes ce que le film décrit. En faisant des recherches pour l’adaptation, je lisais d’ailleurs que le scénariste et réalisateur disait lui-même qu’il aurait pu tourner ce film dans les années 1940 et on y aurait retrouvé les mêmes thèmes et enjeux chez les adolescent·e·s qu’en 1984. Pour nous, en 2026, c’est exactement la même chose qui revient. La confiance, l’image de soi, l’amour, les relations avec les parents, les ami·e·s et la société, ce sont tous des thèmes et préoccupations qui fonctionnent encore aujourd’hui », ajoute Nicolas, dont la pièce marque le grand retour après un arrêt de travail de quelques années pour cause de santé.
Un scénario actualisé
Maintenant établi à Québec, le metteur en scène n’a pas choisi d’adapter ce scénario sans hasard. « Ce film est vraiment un coup de génie », dit-il. « Il peut autant toucher que faire réfléchir les ados. Surtout aujourd’hui, les jeunes sont de plus en plus dans leurs cocons et ont de la difficulté à se livrer. La pièce a donc une belle portée à ce niveau. Plus l’histoire avance, plus les jeunes se parlent et les archétypes tombent. Ils ne sont plus ce à quoi on les étiquette, ils deviennent eux-mêmes et se livrent avec une intensité et une beauté unique. »
Si les questions de quête identitaire, d’acceptation et de pression sociale demeurent centrales à l’adaptation contemporaine, quelques ajustements ont dû tout de même être nécessaires pour faire coller le scénario aux réalités d’aujourd’hui. « Ce qui est différent, c’est l’enveloppe, comme les vêtements et les accessoires. Par exemple, on a notamment ajouté la vapoteuse, ou encore les cellulaires », souligne Nicolas.
Pour que ce soit davantage ancré dans le présent, des ajustements ont également été nécessaires au niveau du langage. Afin d’arriver à des dialogues actuels et vraisemblables, le metteur en scène a d’ailleurs fait équipe avec sa fille, Camille Morel Duquette. « Elle m’a beaucoup aidé! Elle a écrit la pièce à 50 %, puisqu’ensemble, on a reformulé un peu plus de 580 répliques une par une. Elle me conseillait sur certains mots qu’on ne dit plus chez les jeunes aujourd’hui, ou encore, sur certaines répliques et expressions. Ça s’est transformé en une création père-fille, et c’est l’un des plus beaux cadeaux de ma vie! Ce qui est plaisant aussi, c’est qu’elle vient parfois faire son tour aux répétitions et elle contribue de plus en plus comme assistante-metteuse en scène. C’est le bonheur de pouvoir faire ça en sa compagnie! »
De nouveaux talents et une scénographie unique à découvrir
Après plusieurs mois de recherche, grâce à quelques connaissances et rencontres fortuites, Nicolas a également trouvé ses perles rares pour l’interprétation de ces rôles marquants. Ainsi, le public pourra découvrir Zaccary Bournival (Thomas, le délinquant), William Villeneuve (Antoine, le sportif), Sabrina Anger (Claire, la princesse), Gabriel Sénéchal (Bryan, le nerd), Ann-Katherine Gauthier (Alice, la bizarre) et Jean-Paul Montpetit (Monsieur Vernon). En répétition depuis le début du mois d’octobre, la distribution montra sur la scène de Le Nef de Québec les 26, 27 et 28 mars prochain. « La Nef, ce n’est pas un endroit traditionnel pour le théâtre. Elle est un peu méconnue, donc déjà, c’est un peu audacieux d’y jouer! C’est une ancienne église de 165 ans située dans le quartier Saint-Roch qui a été transformée pour devenir une magnifique salle de spectacle », souligne le fondateur de Skene Machine.
À l’ambiance unique de La Nef s’ajoutera également une mise en scène épurée, laissant place au jeu des interprètes. « Avec moi, il n’y a jamais vraiment de gros décor, à moins que je sois obligé! Je préfère les mises en scène épurées qui laissent place aux images et symboles. Évidemment, on retrouvera quelques éléments du film, mais c’est certain qu’on a dû adapter quelques scènes, comme celle où les jeunes se sauvent de la bibliothèque et courent dans les corridors de l’école. En travaillant en laboratoire avec l’équipe, on a trouvé certaines idées et on réserve donc quelques surprises au public! »
Entre nostalgie et enjeux actuels, avec cette adaptation de The Breakfast Club, Skene Machine proposera une pièce de théâtre à la fois touchante et intense qui vous fera sans aucun doute passer un bon moment. Faites vite, jusqu’au 20 décembre, profitez de la promotion des Fêtes à prix réduit pour deux billets adultes, ou sur les billets étudiants!
The Breakfast Club
26, 27 et 28 mars 2028 à La Nef de Québec
*Cet article a été écrit en collaboration avec Skene Machine.
