Image d'illustration pour l'entrevue de Daniel Constantineau, directeur de l'Orchestre Galileo pour le concert « Taffot, Kakudji, Pergolèse » par Lepointdevente.com

Musique baroque et africanité, l’Orchestre Galileo présente  « Taffot, Kakudji, Pergolèse » | Rencontre avec le chef d’orchestre Daniel Constantineau.

Les dimanche 16 et mardi 18 avril 2023, l’Orchestre Galileo vous offre l’occasion de plonger dans l’Italie florissante du 18e siècle à travers le concert « Taffot, Kakudji, Pergolèse ». En effet, au cours de ces soirées, vous aurez le privilège d’entendre des œuvres magistrales composées par nul autre qu’Antonio Vivaldi et Giovanni Pergolèse, véritables maîtres de la musique baroque. Pour les interpréter, Galileo a fait appel à Suzanne Taffot, une soprano camerounaise installée au Québec depuis plusieurs années et à Serge Kakudji, un contre-ténor congolais dont la carrière explose en Europe. Le tout joué sur des instruments d’époque. Pour en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre de Daniel Constantineau, directeur de Galileo et chef d’orchestre de la soirée.

Un pont entre les espaces et le temps

Photo d'illustration de Daniel Constantineau, directeur de l'Orchestre Galileo pour l'article entrevue pour le concert « Taffot, Kakudji, Pergolèse » par Lepointdevente.com.
Le directeur et chef d’orchestre, Daniel Constantineau en plein exercice de son art. Crédit photo : Dan Bouguerra

Non contentes de faire vivre la musique baroque, ces représentations s’inscrivent également dans la continuité des concerts « Perles rares, perles noires » qui se sont déroulés à Valleyfield et Vaudreuil-Dorion, au printemps 2018, et dont l’objectif était de souligner l’exceptionnelle contribution de la communauté noire au monde de la musique classique. « Il y a longtemps que les personnes issues de la communauté noire participent à des concerts classiques. En revanche, sur le continent africain, les gens qui émergent dans le milieu de la musique classique sont moins présents sur nos scènes, alors qu’à l’image de nos chanteurs invités, il y a beaucoup de talents. Ça permet à des artistes africains de se présenter et se produire sur des scènes d’Amérique du Nord, affirme Daniel Constantineau. C’est une forme de démonstration que les styles musicaux sont accessibles et véhiculés par tout le monde. Ça montre le côté universel de la musique. »

Une universalité renforcée par les moyens modernes d’aujourd’hui. «J’ai découvert Suzanne Taffot lors de la retransmission d’un concert de l’Orchestre Métropolitain pendant la pandémie et j’ai vraiment été convaincu par son talent, raconte le directeur de l’ensemble. Serge Kakudji, je l’ai connu par le biais de la chaîne TV5Monde. C’était la diffusion de son spectacle Coup Fatal qui cartonnait en Europe. Là aussi, je suis tombé à la renverse en écoutant ce chanteur. Puis de fil en aiguille, je me suis dit qu’on pourrait le faire venir. J’ai réussi à convaincre les subventionneurs publics que c’était un projet fiable et viable. Puis, l’idée de l’associer avec Suzanne est apparue comme une belle idée. »

Des œuvres incontournables de la musique baroque

Lors de ces deux représentations, les arcades centenaires de l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal située à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot et la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Montréal vont vibrer au son des Stabat Mater de Vivaldi et Pergolèse, deux chefs-d’œuvre de musique religieuse baroque, ainsi que du Salve Regina également de ce dernier. « Si on parle de Pergolese, dès la fin de ses études, celui-ci a produit plusieurs chefs-d’œuvre dont le Stabat Mater qui a tout de suite été très populaire en Europe. Ça s’explique par le fait qu’il incorpore dans la musique sacrée, des motifs qu’on entend plus généralement dans la musique profane. Ça devient alors extrêmement accessible pour la population, explique le directeur de l’Orchestre. Par exemple dans son Stabat Mater, malgré un texte assez lourd en termes d’émotions, Pergolese arrive à créer des moments plus légers où il y a de l’espoir et de la lumière. Vivaldi a, quant à lui, une approche différente pour le même texte, mais il n’en reste pas moins que ce sont deux œuvres de premiers plans de la musique baroque. »

D’autant qu’en plus de tisser des liens entre les continents, l’ensemble Galileo ouvre une brèche dans le temps en interprétant ces pièces avec des instruments d’époque et à la manière de ceux-ci. « On s’efforce de réunir toutes les conditions en termes de jeu et d’instruments qui prévalaient à l’époque de ces compositeurs. Par souci d’authenticité, on adopte le diapason 415 (aujourd’hui, le diapason international est fixé à 440 Hz, NDLR), c’est-à-dire le diapason de Naples, ville où évoluait Pergolèse à cette époque. Pour cela, on va utiliser un orgue positif et les violons seront dotés de cordes baroques et seront joués avec des archets baroques. »

Une symphonie du Chevalier Saint-George en entrée

Avant l’interprétation des œuvres citées plus tôt, le concert débutera par la Symphonie op. 11, n° 1 du Chevalier Saint-George, compositeur du 18e siècle et surnommé le « Mozart noir ». « Il s’agit d’une symphonie complète en trois mouvements composée par cet homme illustre d’origine guadeloupéenne. C’est vraiment un bel exemple de symphonie du style galant qui fait le pont entre le baroque et le classique, explique Daniel Constantineau. C’est un compositeur qui obtient une reconnaissance de plus en plus visible depuis que des ensembles lui consacrent des concerts ou des disques complets. Il a sa place au panthéon des bons compositeurs de musique intermédiaire entre l’époque baroque et classique. »

Dates et lieux des représentations: 

  • Dimanche 16 avril 2023 à l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal (Notre-Dame-de-l’Île-Perrot) – 19 h 30. 
  • Mardi 18 avril 2023 à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours (Montréal) – 19 h 30.

Pour obtenir vos laissez-passer pour l’une des deux soirées, cliquez sur le bouton ci-dessous!

*Cet article a été écrit en collaboration avec l’Orchestre Galileo

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